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Amenità Cantare . Libre servante
Anonymous
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Invité
Mar 15 Mai - 22:45

Cantare Amenità






Date de naissance01 aôut 1980
Race Brownie
Lieu de naissanceFlorence
QuartierSDF
MétierVendeuse en boulangerie (au black)
Orientation sexuelle N'a même pas commencée à se chercher
Signes d'identification Boule d'énergie, une cicatrice d'engelure sur le petit doigt de sa main droite.
Couleur des yeux Marron
Taille 1m72
Statut civil Libre






Chronologie






Réclusion



1980 - 1985 : Amenita née à l'école della Santa Trinita de Galiega, dont elle ne sortira pas une seule fois en trente ans. Sa famille y est réduite en esclavage par les Corsini, qui leur cache leur vraie nature et leur interdisent de sortir.


1985 - 1991 : Tout en aidant la mère pour les ménages et les soins aux bébés, Nità est autorisée à profiter des cours dispensés aux élèves de l'école. Elle se révèle relativement douée pour apprendre.


1991 - 1997 : Fin des cours, Amenità se retrouve à travailler à plein temps dès onze ans, comme une bonne petite brownie.


1997 - 2008 : Préposée à l'éducation des enfants en difficulté, Amenità s'y épanouie pendant presque onze ans.


2008 - 2010 : Un changement de direction cause son renvoi au statut de servante, et un brownie mâle de son âge est accueilli à Santa Trinita dans l'espoir à peine dissimulé de la voir perpétuer la race avec lui. Inconsciente de sa nature, Amenità ne comprend pas le but de cette démarche, ce qui ne l'empêche pas de repousser assidûment son prétendant.



The Sky is the limite



2010: Sur une soudaine prise de conscience, Amenità s'échappe et se réapproprie sa vie.


2010-2015: En périple sur le pourtour méditerranéen et jusqu'en Inde, en passant par le Soudan, elle va où ses pas la mènent, apprenant de chaque rencontre.


2015-2018: Revenue en Europe, elle vit de petits boulots et de squatte les appartement abandonnés des grandes villes qu'elle visite.


2018 : Début mai, après avoir été expulsée par la police de son dernier squatte, elle débarque à Amsterdam sur les traces d'un.e ami.e dont elle espère quelques bons tuyaux sur les endroits où crécher.












Derrière l'écran


PseudoNazer
Âge26ans
Comment as-tu découvert le forumJ'ai été kidnappée par un admin et forcer à m'inscrire ! :'(
Ta fréquence de rpAucune idée, j'ai une certification en cours et si je rp beaucoup ça veut dire que je suis pas sérieuse ^^
Un commentaire ?Non aucun, je ne parle pas à la presse


Anonymous
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Dim 20 Mai - 11:53



Monster Accademie


Petite, Amenità se sentait différente des autres enfants. Et non, pas parce qu'elle est issue d'une lignée très pure de monstruosités, ce dont elle n'avait et n'a toujours pas conscience. Non, le véritable problème, c'est qu'il est dur de se sentir intégrée quand on grandit servante à l'école della Santa Trinita de Galiega. Cet établissement privé, niché sur une colline boisée et escarpée, occupait un ancien palais de campagne à une vingtaine de kilomètres seulement de Florence.


Pour autant, elle aurait pu être à l'autre bout du monde tant le domaine qui le ceignait était immense et tant son élitisme la rendait peu accessible. La famille d'Amenità y travaillait depuis toujours, prenant grand soin d'une dizaine de précieux rejetons Corsini, du berceau à la fin de l'école primaire. Une soixantaine d'enfants de richissimes amis de la famille étaient admis, contre une large somme sonnante et trébuchante, pour profiter d'une éducation d'élite aux doux relents religieux, le tout à l'abri des regards, entre bons petits monstres. Autant dire que l'idée qu'Amenità s'était toujours faite de la normalité était loin des standards habituels, fille qu'elle était d'assistante maternelle parmi les riches héritiers, élevée à dessin dans l’ignorance de ce qu'elle était, de ce qu'étaient les autres enfants, et jamais autorisée à franchir les hauts murs d'enceinte de la propriété.


Il faut dire que face à la montée des revendications sociales et des poussées indépendantistes de leur personnel (non payé) brownie, les Corsini avaient plusieurs générations auparavant joué la garde de l'obscurantisme et de l'isolement : difficile de combattre sa nature lorsqu'on ignore ce qu'elle est, et que c'est elle et non un choix personnel qui nous maintien aussi fermement en place. Impossible de trahir le fait que leur précieux petits pensionnaires sont des monstres quand on ne le sait pas, qu'on a vécu trop reclus pour que ce soit autre chose que la norme, et que quelques ordres bien placés vous empêches de sortir histoire de rajouter une dernière sécurité. Inenvisageable, enfin, de chercher à se révolter contre ses oppresseurs quand on ignore qu'on est un esclave des temps modernes.


Pas qu'Amenità ait souffert d'un manque de place : aux hectares de forêts escarpées parsemées de grottes et de grouillantes de faune s'ajoutait tout un petit complexe éducatif vibrant de vie, ou le travail ne manquait jamais, et ou une vingtaine de membres de sa famille travaillaient à plein temps. Et puis ils avaient la télé : premièrement parce qu'on était presque en 2000 tout de même ! Deuxièmement parce qu'il aurait été inenvisageable de penser priver une troupe de bambins pourris-gâtés de leurs dessins-animés préférés. Amenità eu donc une petite fenêtre ouverte sur le monde : a travers ce petit écran, elle se gorgea de fictions, se fascina pour les humains de dehors, essaya de dénouer cette pelote de laine épineuse qu'ils appellent politique, bu des paysages grandioses du regard, s'interrogea longtemps et avec beaucoup de perplexité sur le sens caché de cet étron qu'on appel télé-réalité... et se demanda parfois pourquoi elle, elle devait vivre à jamais dans une école.


École dont elle pu tout de même profiter, car la riche famille avait concédé aux quelques enfants de ses employés le droit d'apprendre à lire et à écrire avec leurs petits camarades, tant qu'ils restaient à une table à part au fond de la classe (table qu'Amenità occupa seule en temps qu'unique enfant brownie de moins de dix ans du domaine). Lorsqu'il était devenu évident que la fillette, bien que continuellement gigotante sur son siège, avait une capacité certaine à apprendre, et parce que l'intendant se faisait vieux, la responsable de l'établissement convint que lire et écrire ne suffirait peut-être pas, et que la petite Nità pouvait rester assister à tous les cours tant qu'elle s'abstiendrait de montrer aux grands héritiers qu'elle avait compris la leçon avant eux. Aussi fut-elle amenée à passer plus de temps que prévu avec sa promotion.



La promesse de l'aube


Amenita Cantare... nom qui, s'il sonne comme un compliment, n'est au fond qu'une mauvaise blague de sa mère. Cette charmante génitrice, Sophiana, lui avait trouver une voix bien forte et désagréable pour un si petit bébé. Elle lui en rabattait souvent les oreilles, entre autres reproches.


C'est qu'Amenità était dans ses pattes vous comprenez ? Avec déjà tous ces enfants à gérer pour le travail, voilà que la sienne venait en rajouter une couche ! Les petits Corsini passaient avant tout bien sûr (ce à quoi Amenita acquiesçait fervemment, faisant voleter ses boucles brunes autour de son visage rond. Évidemment que les Corsini passaient avant, c'était un fait. Elle l'avait toujours su, jusque dans la moelle de ses os).


Qu'elle ait crié étant bébé n'était le seul de ses torts aux yeux de sa mère. Amenità était une enfant vive de corps et d'esprit, curieuse, touche à tout, qui trouvait  toujours le moyen de se forger une place dans les jeux des petits maîtres malgré leur snobisme et la désapprobation des adultes. Elle avait bien compris, au fond, que la supériorité de certains était une façade feinte et fragile, et c'est pour ça elle parvint même à se forger quelques amitiés de passage au cours des années.


Sa mère, Sophiana, supportait mal le bruit et l'hyperactivité des bambins, malgré le talent naturel dont elle faisait preuve pour les élever, et le sérieux indéfectible qu'elle mettait dans son travail. Il faut dire que sa propension à se réveiller plusieurs fois par nuit, en sursaut, suffoquée et en paniquée en tentant désespérément d'inspirer ne faisait pas d'elle une personne très affable en journée. Amenità pouvait comprendre ça : elle l'entendait s'étrangler dans son sommeil depuis toujours dans le petite chambre qu'elles partageaient. Elle-même n'avait pas ce genre de problèmes : elle restait allongée les yeux ouverts dans le noir, le corps trop plein d'énergie pour convoquer le sommeil, et la tête pleine d'histoires et de divagations.


Mais tout de même : que sa mère, qui avait un tel tallant pour endormir durablement les enfants et nourrissons d'un simple baiser sur le front souffre tant dans son propre sommeil, cela ressemblait à une mauvaise blague du destin. Et le fait qu'Amenità déborde d'une vigueur qui ne s’estompait de courtes heures par nuit ne contribuait pas à les rapprocher.


Autre point qui faisait sombrer Sophiana dans des rages folles, c'était la disparition chronique des pâtisseries destinées aux petits maîtres. Quelques fois, Amenità se faisait attrapée la main dans le sac, les doigts collants de miel et des miettes au coin des lèvres. Elle supportait les remontrances avec un air faussement innocent et une envie irrépressible de recommencer. A une ou deux reprises, elle n'était pas seule, et c'est dans ce genre d'occasions que les barrières sociales ne voulaient vraiment plus rien dire, et qu'elle et ses petits camarades devenaient complices, dans tous les sens possibles. Invariablement, ils finissaient par éclipsés, et partaient dévorer en haut d'un arbre les vestiges de leur forfait qui collait au fond de leurs poches.



The one who would not sleep


Dans un conte de fée, une adolescent se range, s’endort docilement, cesse d'exister jusqu'à ce que son prince arrive. Après quoi elle sera encore plus impersonnelle et sage qu'avant. C'est ce genre de destin qui était sensée attendre un membre de sa lignée : se laisser anesthésie par le découragement et abrutir de travail. Endormir son propre esprit dans l'attente d'un jour meilleur. Pas vraiment le genre de programme qui tentait Amenità.
Bien sûr, l'adolescence pointa tout de même son nez, et avec elle trois nouveaux problèmes. Désormais, Nità ne devait plus avoir aucun compagnon de son âge : les futurs héritiers s'en allaient démarrer le collège, des  nouveaux visages et nourrissons les remplaçaient, et si elle avait enfin une cousine, dix ans de différence d'âge en faisait une bien piètre aide pour le cambriolage des cuisines.


Deuxièmement, le pillage des dites cuisines lui valait désormais double peine, puisque ses formes arrondies par les hormones profitaient allégrement de l'excédant de calories. Au grand désespoir de sa mère qui ne cessait de lui répéter qu'elle aurait put être jolie avec dix kilos de moins. Pas que ça dérange Nità elle-même : en fait, elle aimait le volume que prenaient ses hanches, et la façon dont ses joues devenaient rebondies, adoucissant encore son visage.


Pour finir, comme l'école n'accueillait plus d'enfants de son âge, les cours au delà du primaire n'existaient tout simplement pas. Elle dû donc retourner prendre sa place en tant que servante à temps complet à l'âge de onze ans. Certes, cela ne voulait pas dire qu'elle ne travaillait pas avant : elle avait changé des couches dès qu'elle avait été stable sur ses jambes et pourchassé plus de toiles d’araignées que la majorité des gens n'en voient dans toute une vie. Mais le jour où elle avait vu partir sa promotion, elle avait su qu'on attendait et n'attendrais plus jamais autre chose d'elle, et ce jusqu'à sa mort.


Au moins lui épargnait-on le travail en cuisine. Pas par égare aux heures qu’elle abattait déjà, bien sûr, ni même parce que les réserves de sucre n’y auraient pas survécu. Non, ce qui l’avait définitivement fermé l’accès à cette pièce, c’est les trois fois où il avait fallu la faire sortir de force parce qu’il restait des poids-chiches à compter. Elle en avait pleuré de frustration, et s’était faufilée en douce lorsque tout le monde dormait pour passer une nuit blanche à répondre à des mystères aussi vitaux que « combien de petits poids y a-t-il dans une conserve ?» et « combien de lentilles oubliées sont tombées sous les meubles ? ». Une fois son esprit apaisé sur ces questions, elle avait pris soin de se tenir le plus loin possible de la source de ces névroses.


Ses journées étaient principalement consacrées à changer des couches, contribuer en transformer les grandes salles froides du manoir en un lieu accueillant et sain, et jouer à cache-cache avec les bambins. Ses nuits, elles, lui appartenaient, et c’est bien la seule chose qu’elle possédait vraiment. Elle avait commencé par écumer la bibliothèque normalement réservée aux écoliers, puis s’était approprié l’utilisation nocturne de la petite salle d’informatique. Internet s’était avéré un excellant compagnon de curiosité, qui avait désintégrer les limites de son petit monde.


Pendant six ans sur ce modèle, ce fut un défit de tous les instants d’avoir quoi que ce soit d’original dans ses journées, alors qu’aucune de ses nuits de recherche ne se ressembla. Puis, lorsqu’elle allait avoir 17ans, la responsable de l’école se rendit compte que contre toutes attentes, elle avait sous la main une remplaçante de qualité pour les instituteurs malades, le tout sans aucun risque de fuite quand à la nature des petits pensionnaires. A partir de là, rendre les journées intéressantes devint un peu moins dure, tant certains jeunes enfants sont non conventuels et inventifs par nature.


Certes, la responsable avait failli faire un arrêt cardiaque quand elle s’était rendu compte que la jeune femme donnait ses leçons dans les arbres, sans livres ni tableau. La carrière d’enseignante d’Amenità avait faillit tourner court à ce moment là, mais un des gosses, d’une famille particulièrement riche et influente, avait fait un scandale pour continuer à apprendre avec elle. Quand les parents du petit monstre s’étaient rendu compte que ses résultats scolaires jusque là catastrophiques s’étaient un brin améliorés, ils avaient exigé que ces cours continus. Sous cette pression, Amenità s’était retrouvée catapulté à 18 ans enseignante à plein temps d’une micro-classe de cinq élèves en difficulté.


Pendant près de neuf ans, elle s’était occupée de petits groupes comme celui-là, partant régulièrement en excursion dans le parc avec des sandwichs comme seul matériel pédagogique. Et bizarrement, à la fin de la semaine, le plus gros du programme semblait assimilé sans que les gamins n’aient vraiment eu l’impression de travailler autre chose que des recettes de gâteau au chocolat et l’observation des écureuils. Cela ne la dispensait pas de ménage et de changement de couches par ailleurs (après tout, une semaine de travail type d’un brownie comptait au moins quatre-vingt heures de travail tout de même !).


Mais doucement, envers et contre tout, Amenità luttait pour s’arracher au côté annihilant de sa vie cloîtrée, et pour se construire un bonheur bien à elle, en lien constant avec ses bous de choux et le reste du personnel.

Take the red pill, Nità


Peut-être que la belle s'était endormie au bois finalement...


Ça avait commencé par le changement de responsable à l'école. Ce n'était pas une brownie, elle avait le droit de prendre sa retraite, elle. Sa remplacement s'était tout de suite montrée plus... froide. Lorsqu'elle se rendit compte que ce qu'elle considérait comme une sous-race faisait cours à la précieuse futur génération de sangs purs, elle destitua immédiatement Amenità de son rôle de professeur, et la noya sous assez de travail pour l'occuper de l'aube à la fin de soirée. Nità allait avoir 28 ans.


Quelques saisons plus tard, la gérante, qui semblait l'avoir complètement oubliée, posa de nouveau sur regard sur elle alors qu'elle servait le repas du soir. L'air pincé et réprobateur, la fort désagréable quarantenaire lui demanda uniquement si elle avait des enfants, sans aucune forme de salutation ni autres civilités. Amenità ne voyait pas en quoi ça la concernait, mais se retint in extremis de lui faire remarquer que tous les hommes adultes étaient soient de sa famille, soit deux vieux instituteurs hautains qui ne lui adressaient la parole que pour lui demander de vider les poubelles. Quoi qu'il en soit, la responsable ne la sollicita plus jamais et la jeune femme pensait le sujet clos.


Jusqu'à l'arrivé d'Anthony.


« Prêté » par une autre famille, le jeune homme avait son âge à peu de chose prêt. Certes il n'était pas vraiment vilain, mais son côté apathique n'avait d'égale que la platitude de son esprit. Il était sensé travailler un an avec eux, peut-être deux, et si personne ne savait vraiment pourquoi, Nità avait un fort mauvais pressentiment. Cela commençait a ressembler à l'histoire de son père, serviteur de passage qu'elle n'avait jamais connu, ou à son oncle qui était tombé amoureux d'une jeune fille alors qu'il était parti aider aux vendanges (où son aide ne semblait pas si vitale que ça). Si elle avait su ce qu'elle était, elle n'aurait pas tarder à faire le rapprochement avec la pureté extraordinaire de son sang de brownie. Mais sachant pas cela, l'idée de ces naissances arrangées lui paressaient si glauques et sans but ni logique qu'elle pensa un temps qu'elle se faisait des idées.


Puis Anthony commença à lui faire des avances. Vu qu'il y mettait à peut être aussi peu d’enthousiasme que dans tout le reste, elle n'eut pas à faire grand chose pour le repousser, mais plus que ces anecdotiques et molles récidives, c'est le mécontentement de la gérante qui inquiéta la jeune femme. La situation s'éternisa quelques peu, au point que Nità commença a craindre qu'un membre des Corsini finisse par faire le déplacement et fasse pression sur elle pour qu'elle cède.


C'était absurde comme idée. Pourquoi feraient-ils une chose comme ça ? Pourquoi en prendraient-ils la peine ? Elle devait délirer... Mais le pressentiment restait, tenace comme un fils de caramel gluant sous les ongles.Et puis, trois jours après son trentième anniversaire, alors qu'elle démêlait sa tignasse devant son petit miroir, elle avait rouvert les yeux.


Elle ne saurait pas su comment le dire autrement. Elle était là, fixant son reflet d'un oeil vide, et puis, la seconde d'après, elle se voyait. Comme si un voile s'était levé, elle s'était rendu compte pour la première fois que la petite fille aux doigts collants de miels était morte il y a longtemps, si longtemps déjà, et que la femme qui l'avait remplacée avait de jolies petites pattes d'oie autour des yeux, faisait facilement quelques années de plus que son âge, et que dans son regard, quelque part, quelque chose était en train de se flétrir comme une fleure oubliée trop longtemps dans une pièce sombre. La femme devant elle avait l'air d'avoir affronté une longue vie de labeur, ou peut-être même deux. Pourtant, elle n'avait pas l'air d'avoir commencé à vivre. Juste repousser de toutes ses forces l’échéance qui devait voir l’extinction de sa personnalité, ne laissant qu'une carcasse avachie tout juste capable de rancoeur.


Elle s'était laissée entraînée vers ça. Elle avait arrêté de combattre, sans même s'en rendre compte, elle s'était juste... laissé portée. Elle qui croyait se rebeller en résistant à Anthony ne faisait que bouger un cailloux en ignorant l'avalanche. Et maintenant elle se trouvait là, éveillée, incapable de ne pas réagir devant le naufrage près-programmée de sa vie. Ce n'était la faute de personne d'autre : c'est elle qui avait laissé faire ça. Et c'était à elle seule de le régler. Doucement, elle avait posé sa brosse. D'une main, elle avait agrippé le sac qui lui servait pour ses excursions dans le parc. De l'autre, elle y avait fourré deux changes, une brosse à dents et une barre de chocolat. Et juste comme ça, elle était partie.


Le grand portail n'était jamais fermé à clef. Pourquoi faire, qu'en on est en pleine campagne et que personne n'arrive vraiment à se convaincre de sortir ? Le regarder, c'était se rappeler avec une netteté saisissante du vieux phénix qui vous avait un jour surplombé de toute sa taille, les yeux perçants et la voix grave, en vous ordonnant : « Petite, tu ne chercheras jamais à sortir d'ici ». Ses mots raisonnaient encore en elle, et c'est comme si l'air était plus épais, comme s'il freinait chacun de vos pas. Oui mais voilà : la « petite » concernée par cette ordre avait cessé exister : son miroir avait tenu à le lui révéler clairement aujourd'hui même. Alors elle ne désobéissait pas... Pas vraiment. Elle prenait sciemment la décision de profiter d'un espace de vague, de se l'approprier, et de se sauver avant qu'aucun ordre puisse le remplir ! L'air était toujours lourd, compacte, et il s'étirait comme une membrane qui tentait de la retenir avant d'exploser soudain, la laissant le souffle court, un pied sur le bitume de la petite route de campagne.


Elle l'avait fait. Elle avait franchi le portail. Et ce faisant, Amenità avait senti quelque chose se décaler en elle, comme si un rouage venait de sauter dans une machinerie bien huilée, laissant une sensation de partition désaccordée. C'est subtile, mais réel, au point qu'elle avait eu la sensation physique que ses entrailles étaient descendues d'un cran.
Mais ses yeux se posaient sur un paysage qu'elle n'avait pas vu mille fois. Et ça lui suffisait.



A Very Merry Unbirthday!


La suite fut un concentrée de joie et de liberté qui lui donnait envie de sautiller en chantant.


Sa première journée de liberté n'avait été qu'un défilé d'émerveillements. Elle avait erré d'un musée florentin à l'autre et, lorsque l'heure de fermeture l'avait coupée en pleine contemplation au musée dell'Opera del Duomo elle avait décidé que non, elle ne s'en irait pas. Elle avait disparu, tout bonnement, dans l'angle mort d'une caméra, et avait passé le reste de la nuit a étudier les ?uvres visibles de ce point dans la lumière déclinante, le doux scintillement des étoiles et des réverbères, et la glorieuse lumière d'une aurore d'août. Elle avait bien essayé de recommencer la nuit suivante, mais elle avait été incapable de convoquer son pouvoir, et avait dû partir avec les autres visiteurs.


Le doux air de l'été avait rendu agréable sa première nuit sous un point, et au matin du troisième jour, elle était montée sans billet dans un train pour Milan. L'argent qu'elle avait eu en poche, et qui aurait initialement dû servir à payer un livreur de légumes, avait fondu comme neige au soleil devant les prix d'entrée des musées, et elle dû rapidement découvrir que certaines poubelles sont une source inépuisable de nourriture à peu près propre.


Elle n'avait pas de destination, pas de plan : seulement des envies qu'elle suivit comme on navigue sur un courant de rapides. Durant les huit années qui suivirent, elle expérimenta tout ce qui lui faisait envie au moment où cela lui faisait envie, changeant de pays sur un coup de tête, voyageant à pied, en stop ou fraudant le train. Elle passa ses nuits dans des squattes, des abris pour personnes sans domicile fixe, sous des ponts... dans des auberges de jeunesse quand elle avait deux sous en poche, chez des semi-inconnus bien intentionnés rencontrés par hasard en de rares occasions. Elle fut serveuse, promeneuse de chien, fille au père, vendeuse, animatrice, femme de ménage, distributrice de tractes, et bien  d'autres choses encore, le tout au black, sans engagements, contre un repas, quelques fringues, l'accès à une salle de bain... Voleuse aussi, surtout si l’enjeu était constitué à plus de 10% de sucre.


Lorsqu'un employeur insistait bille en tête pour la payer, elle dépensait son salaire comme s'il lui brûlait les doigts, comme s'il était une chose honteuse et insupportable. L’avantage, c'est que dans le semaine qui suivait, elle avait écumé tous les musées de la région, goûté toutes les pâtisseries des salons de thé et testé tous les sports à sensations fortes du secteur.


Pas un jour ne se passa s'en qu'elle face une nouvelle rencontre. Elle abordait tout le monde sans distinction, du compagnon d'infortune avec ses deux adorables boules de poiles, au gérant d'un magasin huppé qui allait l'engager quelques heures (obligé!) contre le T-shirt en vitrine. Mais aussi des bandes d'amis en vacances prêts à la suivre dans ses expéditions foireuses, les inconnus devenus amis le temps d'une soirée ou d'un concert, voir les quelques familles chez qui elle avait séjourné le temps d'une semaine. Tous semblaient peu à peu contaminés par sa bonne humeur, sa curiosité et son envie de chaleur humaine.


Ses pas finirent par la porter bien plus loin qu'elle ne l'aurait cru, et elle se réjouie que Santa Trinita ait dispensé des cours d'anglais, d'allemand, et que l'admission de riches réfugiés de Beyrouth lui aient donné quelques notions d'arabe. Elle commença par suivre le contour méditerrané jusqu'en Égypte (avec quelques détours maritimes là où les zones de guerre renforçaient les contrôles aux frontières, empêchant le passage d'une fugitive sans papiers dans son genre).


Elle connu la soif en longeant le sahara, fut recueillie par une caravane marchande à l'est du Soudan, dont la langue lui était inconnue, mais dont le chef la sermonna sur le ton universel réservé aux enfants inconscients qui ont mis leur vie en danger pour un rien. Elle passa les six mois suivants dans leur village à désapprendre tout ce qu'elle croyait savoir sur la vie.


Elle ne serait dire quel chemin elle avait emprunté après ça, ce qui est sûr, c'est que vers 2015, elle s'était liée d'amitié avec une petite ONG anglaise, dans la ville à le frontière de l'Inde où elle avait échoué quelques mois plus tôt, et elle décida de les accompagner lorsqu'ils rentrèrent à Londres. A partir de là, elle visita la majorité des capitales d'Europe, vivant d'un squatte à l'autre, multipliant les rencontres.


Elle y croisa pas mal de monstres sans même le savoir, et tout autant d'humains pas moins originaux. Elle avait partager des squattes avec énormément de monde, beaucoup de ses colocataires appréciant sa façon de transformer le plus sordide des taudis en un petit nid relativement propre et  chaleureux, et elle appréciant toujours d'avoir de la compagnie.


Pas qu'elle n'ai jamais eu de mauvaises expériences : outre le froid qui avait faillit lui coûter un doigt un hivers, elle avait appris à ses dépends que la vie en communauté ne pouvait se passer de certaines précautions. Il était déjà arrivé que le peu d'affaire qu'elle possédait disparaisse en même temps qu'un de ses colocataires, et, par deux fois, que des policiers un peu trop zélés et sûr que personne ne viendraient s'en plaindre avaient rendu les expulsions bien plus violentes que nécessaires, offrant deux côtés casées un un vissage tuméfié à Nità en souvenir. Une fois, un homme désespéré et bien trop saoul qui  partageait son squatte avait tenté de l'agressée. De panique, Amenità avait réussi à convoquer son pouvoir et disparaître, ce qui avait suffisamment déstabilisé l'homme pour qu'elle puisse le repousser et l’assommer avec un débris de meuble. Elle n'était pas restée pour voir s'il respirait encore. Depuis, elle n'acceptait plus de partager un toit avec une seule personne, à moins d'avoir véritablement confiance en elle. Mais au final, la rue lui avait apporté infiniment plus de bonnes rencontres que de mauvaises.


A plusieurs reprises, elle partagea un appartement désaffecté ou un vieil hangar avec l'artiste qu'elle a rencontré lors d'une folle épopée à Piran. Elle a d'ailleurs un faible pour les livres pour enfants qu'iel illsutre (elle possède un exemplaire dédicassé soigneusement emballé dans le fond de son sac. A leur dernière rencontre, iel lui avait dit d'un air vaguement tendu qu'iel allait à Amsterdam et quand, plusieurs mois plus tard, une unité de flics l'avait sortie manu-militari de son actuel petit nid, Amenità s'était fait la réflexion qu'elle n'avait jamais visité la Venise de nord...



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Dim 20 Mai - 12:00
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Amenità Cantare . Libre servante 0041_010
C'est si proche de l'école, ma petite cousine adorée... Si magnifique et si proche... essais, juste une fois !Ca serait si triste que tu ne vois jamais Florence



Amenità Cantare . Libre servante 11-hui10
Il FAUT que tu vois la mer poussin !! A la télé... rien à voir, on ne peut pas se rendre compte, je te jure. Promet moi. Il FAUT que tu la vois un jour !



Amenità Cantare . Libre servante Philip11
En fait c'est encore plus beau en dessous ! Est-ce qu'on peu mourir d'un orgasme des yeux ?



Amenità Cantare . Libre servante Slovyn11
Pourquoi est ce qu'on entant pas plus parler de la Slovénie ? C'est si beau ! J'aimerai m'attarder plus longtemps, mais c'est encore un peu trop près de l'Italie à mon goût... Mais j'y reviendrai, obligé !



Amenità Cantare . Libre servante 20368711
Je suis amoureuse 0.0


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Barmhartig
Barmhartig
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Trollface passe-murailles
Mar 22 Mai - 0:26
Bienvenue Amenità Cantare

il est temps d'entrer dans la danse







Ce qu'on a pensé de ton personnage

Cette pipoute Amenità Cantare . Libre servante 97900960 Elle est toute choupinette cette jolie dame qui croque la vie à pleines dents ! On en aurait presque honte de se dire qu'elle va en voir des vertes et des pas mûres sur SH Amenità Cantare . Libre servante 3116461139 Hâte de voir toutes les magouilles avec la famille Corsini aussi, bref, c'est tout beau tout bon, comme un croissant bien chaud sorti du four ! (Lire ta fiche m'a donné faim, c'est honteux !)

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Les formalitésPasse dans ce sujet pour recenser l'avatar, le métier, la monstruosité de ton personnage. Tu peux passer ici demander un rang swag et pour demander un rp. Si tu as une organisation à faire référencer, c'est ici.
Se faire des potesTu pourras chercher des liens en suivant les instructions de ce sujet. N'hésite pas à venir t'installer dans le flood et à nous rejoindre sur le discord.
S'intégrer dans le jeuPense à jeter un oeil à l'intrigue en cours et à t'assurer que tes RPs se situent dans la bonne période.

Et bien sûr, bon jeu !

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Amenità Cantare . Libre servante
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